jeudi 30 juillet 2015
jeudi 23 juillet 2015
Incident -- Natasha Trethewey
We tell the story every year—
how we peered from the windows, shades drawn—
though nothing really happened,
the charred grass now green again.
We peered from the windows, shades drawn,
at the cross trussed like a Christmas tree,
the charred grass still green. Then
we darkened our rooms, lit the hurricane lamps.
At the cross trussed like a Christmas tree,
a few men gathered, white as angels in their gowns.
We darkened our rooms and lit hurricane lamps,
the wicks trembling in their fonts of oil.
It seemed the angels had gathered, white men in their gowns.
When they were done, they left quietly. No one came.
The wicks trembled all night in their fonts of oil;
by morning the flames had all dimmed.
When they were done, the men left quietly. No one came.
Nothing really happened.
By morning all the flames had dimmed.
We tell the story every year.
in Natasha Trethewey, Native Guard (Mariner Books, 2007)
samedi 4 juillet 2015
Credo -- Aaron Siskind (1903 - 1991)
Aaron Siskind
Jerome, Arizona
Quand je fais une photographie,
je veux qu’elle soit un objet entièrement nouveau, complet et indépendant dont
la condition fondamentale soit l’ordre (à la différence du monde des événements et
des actions donc la condition permanente est le changement et le désordre).
Faire une photographie est une
entreprise qui peut en termes simples être décrite comme consistant en trois
éléments : le monde objectif (dont la condition permanente est le
changement et le désordre), la feuille de papier sur laquelle l’image sera
réalisée, et l’expérience qui les réunit. Tout d’abord, et j’y insiste,
j’accepte le caractère plan de la surface de l’image comme le principal plan de
référence de l’image. L’expérience elle-même peut être décrite comme une totale
absorption dans l’objet. Mais l’objet répond seulement à un besoin personnel et
aux exigences de l’image. Ainsi, les rochers sont des formes sculptées ;
une section de fer forgé ornementé, un surgissement de formes rythmiques ;
des fragments de papier collés au mur, une bribe de conversation. Et ces
formes, totems, masques, figures, contours, images doivent à la fin prendre
leur place dans le champ tonal de l’image et se conformer strictement à
l’espace qui les environne. L’objet a pénétré dans l’image en un sens ; il
a été photographié directement. Mais il est souvent méconnaissable ; car
il a été retiré de son contexte habituel, séparé de ses voisins familiers et
forcé à des relations nouvelles.
Quel est le sujet de ce monde
apparemment très personnel ? On a suggéré que ces formes et images sont
des personnages souterrains, des habitants du vaste royaume commun des
souvenirs qui ont plongé en-dessous de la conscience et de son contrôle. C’est
possible. Le degré d’engagement émotionnel et la somme d’association libre avec
la matière photographiée pousseraient dans cette direction. Néanmoins, je dois
souligner que mon propre intérêt est immédiat et dans l’image. Ce dont j’ai
conscience et ce que je ressens est l’image que je fais, la relation de cette
image à d’autres que j’ai faites et, plus généralement, sa relation à d’autres
dont j’ai eu l’expérience.
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