mardi 1 décembre 2020

The Nightfields -- Joanna Klink

Du Je au Tu, du Tu au Nous, du Nous au Monde, de recueil en recueil, Joanna Klink poursuit sa trajectoire. Je ne saurais trop recommander The Nightfields (Penguin), paru en juillet dernier.



We seek the dark -- certain things we reveal

only in the dark. Musk, flying clouds.

A breath spoken into the eyelids

of the one most close to you.

 

 

 

Strette -- Paul Celan

 Juste le début ...




*

Verbracht ins

Gelände

mit der untrüglichen Spur:

 

 

Gras, auseinandergeschrieben. Die Steine, weiß,

mit den Schatten der Halme:

Lies nicht mehr – schau!

Schau nicht mehr – geh!

 

 

Geh, deine Stunde

hat keine Schwestern, du bist –

bist zuhause. Ein Rad, langsam,

rollt aus sich selber, die Speichen

klettern,

klettern auf schwärzlichem Feld, die Nacht

braucht keine Sterne, nirgends

fragt es nach dir.


*

 


 

*

Dé-placé dans

le territoire

à la trace non-trompeuse :

 

herbe écriture désarticulée. Les pierres, blanches,

avec les ombres des brins :

Ne lis plus - regarde !

Ne regarde plus – va !

 

Va ton heure

n’a pas de sœurs, tu es –

tu es chez toi. Une roue, lente,

roule d’elle-même, les rayons

grimpent

grimpent dans un champ presque noir, la nuit

n’a pas besoin d’étoiles, nulle part

il n’y a souci de toi.

*

 

(traduit par Jean-Pierre Lefevre)