dimanche 9 septembre 2012

Koniec !



Parce que, en dépit du temps qu'il m'aura fallu pour m'en rendre compte, la misère n'a besoin ni de spectateur, ni de commentateur.

Do widzenia.








Chantent les grillons-carillons,
C'est la fièvre qui frémit,
Crisse le four desséché,
C'est une soie rouge qui brûle.

Les souris rongent de leurs dents
Le fond si mince de la vie.
Une hirondelle ou bien l'enfant
Aura détaché mon esquif.

Que chuchote au toit la pluie -
C'est une soie noire qui brûle -
Mais le merisier entendra
Jusqu'au fond des mers - adieu.

Vu que la mort est innocente
Et qu'on n'y peut rien changer -
Dans la fièvre du rossignol
Le cœur est encore brûlant.

(1917 ; in Ossip Mandelsam, Tristia et autres poèmes, traduit par François Kérel, Poésie / Gallimard)