Retour à Morlaix pour Jacques Villeglé.
On croit tout connaître de son travail ; cette exposition nous rappelle néanmoins l'essentiel, l'aseptisation croissante (pour ne pas dire aujourd'hui parfaite) de la Ville en fait un témoignage d'un temps révolu où les murs avaient la parole.
Les campagnes électorales de mon enfance, Georges Gorse (UDR) contre Emile Clet (PCF), cela date !, faisaient fleurir les murs de Boulogne (déjà alors si peu Billancourt), lui donnait un peu de cette vie, de cette animation qui lui faisaient déjà cruellement défaut. Des mois après l'élection, les lambeaux d'affiches continuaient leurs débats criards (bleu et blanc contre rouge et jaune) dans le vent, témoignant que quelque chose avait eu lieu.
Les campagnes électorales de mon enfance, Georges Gorse (UDR) contre Emile Clet (PCF), cela date !, faisaient fleurir les murs de Boulogne (déjà alors si peu Billancourt), lui donnait un peu de cette vie, de cette animation qui lui faisaient déjà cruellement défaut. Des mois après l'élection, les lambeaux d'affiches continuaient leurs débats criards (bleu et blanc contre rouge et jaune) dans le vent, témoignant que quelque chose avait eu lieu.
Aujourd'hui, confinés à quelques rares panneaux, les témoins disparaissent dès le lendemain de l'élection, comme s'il fallait les escamoter au plus vite, un peu honteusement, comme une survivance archaïque, un accroc dans le tranquille contrôle technocratique. Les murs restent propres ; de quoi peut-on se plaindre ? La Ville, ce n'est qu'un espace de circulation, n'est-ce pas ?