lundi 19 août 2019

Les ténèbres diurnes -- Sergueï Stratanovski

De la même génération que Viktor Krivouline, commentateur acide, ironique de la glaciation brejnevienne puis de la perestroïka, mais son ironie est sombre, sans le détachement drôlatique et un rien cynique d'un Kibirov.







Et toujours, même sur seulement six vers, une allusion évidente à la tradition : capable d'arrêter un cheval au galop, c'est une citation de Nekrassov (in Le gel au nez rouge),  un lieu commun, également, mais, à cet endroit, pour le lecteur russe, c'est bien plus que cela : par ces quelques mots embarque dans le poème tout le souvenir du texte de Nekrassov, tout ce que les quatre premiers vers ont dû laisser de côté de malheur et de courage. "En route, petit cheval !" ...






in Sergueï Stratanovski, Les ténèbres diurnes, traduit par Henri Abril avec une postface de Viktor Mikouline, Circé, 2016