lundi 12 juin 2017

John Coltrane -- James A. Emmanuel (1921 - 2013)



"Love Supreme," JA-A-Z train,
tops.      prompt lightning-express,     but
made      ALL      local stops.


Court haîku de ce poète compagnon du free qui m'est revenu en mémoire en écoutant Patterns de Noah Howard.

James Emmanuel et Bobby Few


Patterns, sorti en 1971, avec Earl Freeman (basse), Steve Boston (congas), Jaap Schoonhoven (guitare), Han Bennick (batterie)  et Misha Mendelberg (piano), mon préféré parmi les disques de Noah Howard, celui où le développement est le plus "apparent" avec ses hésitations, ses boucles, ses répétitions, ses reprises et ses échappées soudaines menant à de nouveaux plateaux, le tout sans tension excessive, sans cette impression de fuite en avant panique qui semble parfois l'emporter même chez les meilleurs (Jimmy Lyons, sous les coups de boutoir de Cecil Taylor) : un free presque "laid-back", qui cherche posément sa voie, fragile et qui accepte de se montrer en recherche.


(la réédition de 1976, sur Sun records)

Et pour James Emmanuel, il n'était pas que l'impeccable commentateur du free ; il a amplement pris sa part aux mouvements sociaux de son époque, en témoigne par exemple le poème ci-dessous :

Freedom Rider: Washout

The first blow hurt.
(God is love, is love.)
My blood spit into the dirt.
(Sustain my love, oh, Lord above!)
Curses circled one another.
(They were angry with their brother.)
I was too weak
For this holy game.
A single freckled fist
Knocked out the memory of His name.
Bloody, I heard a long, black moan,
Like waves from slave ships long ago.
With Gabriel Prosser’s dogged knuckles
I struck an ancient blow.