lundi 16 avril 2018

Où atterrir ? Comment s'orienter en politique (2) -- Bruno Latour


Si la politique s'est vidée de sa substance, c'est parce qu'elle combine la plainte inarticulée des laissés-pour-compte avec une représentation au sommet tellement agrégée que les deux semblent en effet sans commune mesure. C'est ce que l'on appelle le déficit de représentation.

Or quel est l'animé capable de décrire un peu précisément de quoi il dépend ? La mondialisation-moins a rendu cette opération quasiment impossible -- et c'était son but principal : ne plus donner de prise aux protestations, en rendant impossible à suivre le système de production.

D'où l'importance de proposer une période initiale de dé-agrégation pour affiner d'abord la représentation des paysages où se situent les luttes géo-sociales -- avant de les recomposer. Comment ? Mais, comme toujours, par la base, par l'enquête.

Pour cela, il faut accepter de définir les terrains de vie comme ce dont un terrestre dépend pour sa survie et en se demandant quels sont les autres terrestres qui se trouvent dans sa dépendance

Il est peu probable que ce territoire recoupe une unité spatiale classique, juridique, administrative ou géographique. Au contraire, les configurations vont traverser toutes les échelles d'espace et de temps.

Définir un terrain de vie, pour un terrestre, c'est lister ce dont il a besoin pour sa subsistance, et par conséquent ce qu'il est prêt à défendre, au besoin par sa propre vie. Cela vaut pour un loup comme pour une bactérie, pour une entreprise comme pour une forêt, pour une divinité comme pour une famille. Ce qu'il faut documenter, ce sont les propriétés d'un terrestre -- dans tous les sens du mot propriété -- par qui il est possédé et ce dont il dépend. Au point, s'il en était privé, de disparaître.

La difficulté, évidemment, c'est de dresser une telle liste. C'est là où la contradiction entre porcès de production et procès d'engendrement est la plus extrême.

Dans le système de production la liste est facile à dresser : des humains et des ressources. Dans le système d'engendrement, la liste est beaucoup plus difficile à enregistrer puisque les agents, les animés, les agissants qi la composent ont chacun leur propre parcours et intérêt.

Un territoire, en effet, ne se limite pas à un seul type d'agent. C'est l'ensemble des animés -- éloignés ou proches -- dont on a repéré, par enquête, par expérience, par habitude, par culture, que leur présence était indispensable à la survie d'un terrestre.

Il s'agit d'étendre les définitions de classe en les prolongeant par la recherche de tout ce qui permet de subsister. A quoi tenez-vous le plus ? Avec qui pouvez-vous vivre ? Qui dépend de vous pour sa subsistance ? Contre qui allez-vous devoir lutter ? Comment hiérarchiser l'importance de tous ces agents ?

C'est quand on pose ce genre de question que l'on s'aperçoit de notre ignorance. Chaque fois que l'on commence ce genre d'enquête, on est surpris de l'abstraction des réponses? Et pourtant les questions d'engendrement se retrouvent partout, aussi bien dans celles de genre, de race, d'éducation, de nourriture, d'emploi, d'innovations techniques, de religion ou de loisirs. Mais voilà, la mondialisation-moins a fait perdre de vue, au sens littéral, les tenants et les aboutissants de nos assujettissements. D'où la tentation de se plaindre en général et l'impression de ne plus avoir de levier pour modifier sa situation. 

On dira qu'une telle description des terrains de vie est impossible et qu'une telle géographie politique n'a pas de sens et n'a jamais eu lieu.

Il existe pourtant un épisode de l'histoire de France qui pourrait donner une idée de l'entreprise : l'écriture des cahiers de doléances, de janvier à mai 1789, avant que le tournant révolutionnaire ne transforme la description des plaintes en une question de changement de régime -- monarchique ou républicain. Avant justement que ne s'agrègent toutes les descriptions pour produire la figure classique de la Politique comme question totale. Figure que l'on retrouve aujourd'hui dans l'immense et paralysante question de remplacer le Capitalisme par quelque autre régime.

En quelques mois, à la demande d'un roi aux abois en situation de déroute financière et de tension climatique, tous les villages, toutes les villes, toutes les corporations, sans oublier les trois états, parviennent à décrire assez précisément leur milieu de vie, et cela règlement après règlement, lopin de terre par lopin de terre, privilège après privilège, impôt après impôt.

Évidemment la description était plus facile à une époque où l'on pouvait repérer plus aisément qu'aujourd'hui les privilégiés que l'on côtoyait tous les jours ; où l'on pouvait parcourir d'un seul regard le territoire qui assurait sa subsistance -- au sens terriblement précis de ce qui évitait la disette.

Mais, quand même, quel exploit ! On nous demande toujours de vibrer aux récits de la prise de la Bastille ou de Valmy, alors que l'originalité de cette inscription, de cette géo-graphie des doléances, est au moins aussi grande. En quelques mois, remué par la crise générale, stimulé par des modèles imprimés, un peuple que l'on disait sans capacité a été capable de se représenter les conflits de territoires qu'il appelait à réformer. Exister comme peuple et pouvoir décrire ses terrains de vie, c'est une seule et même chose -- et c'est justement de cela que la mondialisation-moins nous a privés. C'est faute de territoire que le peuple, comme on dit, finit par manquer.

On trouve dans cet épisode un modèle de reprise, par la base, de la description des terrains de vie d'autant plus impressionnant qu'il n'a, semble-t-il, jamais été recommencé.

Est-il possible que la politique ne se soit jamais rechargée, en France, de ses enjeux matériels, à ce niveau de détail depuis l'époque prérévolutionnaire ? Serions-nous moins capables que nos prédécesseurs de définir nos intérêts, nos revendications, nos doléances ?

Et si c'était la raison pour laquelle la politique semble vidée de toute substance, ne serions-nous pas tout à fait capables de recommencer ? Malgré les trous que la mondialisation a partout creusés, rendant si difficile le repérage de nos attachements, on a peine à croire que l'on ne puisse pâs aujourd'hui faire aussi bien.

S'il est vrai que la disparition de l'attracteur Global a totalement désorienté tous les projets de vie des terrestres -- et cela n'est pas limité aux humains -- alors il devrait être prioritaire de recommencer le travail de description pour tous les animés. En tout cas l'expérience vaut d'être conduite.

Ce qui est frappant dans la situation actuelle, c'est à quel point les peuples qui manquent se sentent égarés et perdus, faute d'une telle représentation d'eux-mêmes et de leurs intérêts, et se comportent tous de la même façon, ceux qui bougent comme ceux qui ne bougent pas, ceux qui émigrent comme ceux qui restent sur place, ceux qui se disent "de souche" comme ceux qui se sentent étrangers : comme s'ils n'avaient pas de sol durable et habitable sous leurs pieds, et qu'il fallait qu'ils se réfugient quelque part.

La question est de savoir si l'émergence et la description de l'attracteur Terrestre peuvent redonner sens et direction à l'action politique -- en prévenant la catastrophe qui serait la fuite éperdue vers le Local aussi bien que le démantèlement de ce qu'on a appelé l'ordre mondial. Pour qu'il y ait un ordre mondial, il faudrait d'abord qu'il y ait un monde rendu à peu près partageable par cet effort d'inventaire.


in Bruno Latour, Où atterrir ? Comment s'orienter en politique, La Découverte, 2017


En Marche, en chantant avec Alain Souchon !


Que font ces jeunes, assis par terre,
Habillés comme des traîne-misère.
On dirait qu'ils n'aiment pas le travail.
Ça nous prépare une belle pagaille.
Mais comprenez-moi : c'est inquiétant.
Nous vivons des temps décadents.
Mais comprenez-moi : le respect se perd
Dans les usines de mon grand-père.



C'est cette chanson d'Alain Souchon qui me revient en mémoire à la lecture des fils de commentaires aux articles sur NDDL sur le site du Monde ; comme quoi la volaille macronienne n'a rien à envier à la volaille giscardienne (allez, on modifiera à la marge le dernier vers ; proposons "Dans la start-up de mon p'tit frère").

"parasites, RSA, mal lavés, assistés, nozimpôts, étad'droâ, étad'droâ ..."


Déprimant de stupidité répétitive, comme si l'ordre républicain ou l'état de droit étaient menacés par la plus petite expérimentation sociale, comme si ordre républicain et état de droit se devaient de faire de l'immobilisme leur unique vertu ... on croirait entendre Mikhaïl Souslov et ... "en même temps" ... on pressent que cette hargne imbécile cache quelque chose de plus profond, une peur qui taraude  la surface de la conscience, une souffrance aveugle et sourde : et si ces minables branleurs d'assistés réussissaient (même un peu), et si ces squatteurs bons-à-rien, ces pouilleux de punk à chien parvenaient à stabiliser un autre modèle (petit, local, minuscule, microscopique mais présent), qu'est-ce qu'on va devenir, nous, avec nos "maisons de maçon" (à crédit), nos diesel rutilants (à crédit) et tout le Saint Frusquin (à crédit) qui rend nos vies si tristement quotidiennes ? De quoi on aura l'air, hein ?


 (source)


Non, cette perspective est insupportable : qu'ils en ch... comme nous, autant que nous ! Qu'ils s'abrutissent comme nous, autant que nous ! Non mais ... étad'droâ, étad'droâ ...

mercredi 11 avril 2018

Où atterrir ? Comment s'orienter en politique -- Bruno Latour


Il est assez facile de désigner ceux qu'il serait acceptable de nommer comme les nouveaux adversaires : tous ceux qui continuent de diriger leur attention vers les attracteurs 1, 2 et surtout 4. Il s'agit de trois utopies, au sens étymologique du mot, des lieux sans topos, sans terre et sans sol : le Local, le Global et le Hors-Sol. Mais ces adversaires sont aussi les seuls alliés potentiels. C'est donc eux qu'il faut convaincre et retourner.

La priorité, c'est de savoir comment s'adresser à ceux qui, avec raison, se sentant abandonnés par la trahison historique des classes dirigeantes, demandent à cor et à cri qu'on leur offre la sécurité d'un espace protégé. Dans la logique (bien fragile) du schéma, il s'agit de dériver vers le Terrestre les énergies qui allaient vers l'attracteur Local.

C'est le déracinement qui est illégitime, pas l'appartenance. Appartenir à un sol, vouloir y rester, maintenir le soin d'une terre, s'y attacher, n'est devenu "réac", nous l'avons vu, que par contraste avec le fuite en avant imposée par la modernisation. Si l'on cesse de fuir, à quoi ressemble le désir d'attachement ?

La négociation -- la fraternisation ? -- entre les tenants du Local et du Terrestre doit porter sur l'importance, la légitimité, la nécessité même d'une appartenance à un sol, mais, et c'est là toute la difficulté, sans aussitôt la confondre avec ce que le Local lui a ajouté : l'homogénéité ethnique, la patrimonialisation, l’historicisme, la nostalgie, l'inauthentique authenticité.

Au contraire, il n'y a rien de plus innovateur, rien de plus présent, subtil, technique, artificiel (au bon sens du mot), rien de moins rustique et campagnard, rien de plus créateur, rien de plus contemporain que de négocier l'atterrissage sur un sol.

Il ne faut pas confondre le retour à la Terre avec le "retour à la terre" de triste mémoire. C'est tout l'enjeu de ce qu'on appelle les Zones à Défendre : la repolitisation de l'appartenance à un sol.

Cette distinction entre le Local et le sol nouvellement formé est d'autant plus importante qu'il faut bien créer de toutes pièces les lieux où les différents types de migrants vont venir habiter. Alors que le Local est fait pour se différencier en se fermant, le Terrestre est fait pour se différencier en s'ouvrant.

Et c'est là qu'intervient l'autre branche de la négociation, celle qui s'adresse à ceux qui brûlent les étapes vers le Global. De même qu'il faut parvenir à canaliser le besoin de protection pour le faire tourner vers le Terrestre, de même il faut montrer à ceux qui se précipitent vers la globalisation-moins, à quel point elle diffère de l'accès au Globe et au monde.

C'est que le Terrestre tient à la terre et au sol mais il est aussi mondial, en ce sens qu'il ne cadre avec aucune frontière, qu'il déborde toutes les identités.

C'est en ce sens qu'il résout ce problème de place noté plus haut : il n'y a pas de Terre correspondant à l'horizon infini du Global, mais, en même temps le Local est beaucoup trop étroit, trop riquiqui, pour y tenir la multiplicité des êtres du monde terrestre. C'est pourquoi le zoom qui prétendait aligner le Local et le Global comme des vues successives le long d'un même parcours n'a jamais eu aucun sens.

Quelles que soient les alliances à nouer, il est sûr que nous en serons incapables tant que nous continuerons à parler d'attitudes, d'affects, de passions et de positions politiques, alors que le monde réel sr lequel la politique s'est toujours repérée, a lui complètement changé.

Autrement dit, nous avons pris du retard dans le rééquipement de nos affects politiques.
(...)
Il ne sert à rien de se dissimuler les difficultés : le combat va être dur.


in Bruno Latour, Où atterrir ? Comment s'orienter en politique, La Découverte, 2017




Le rapport Meadows ("Halte à la croissance", 1972) n'était pas passé inaperçu de tous : si la marche forcée vers modernisation a détruit les appartenances ancestrales (faisant du Local une utopie et des habitants "de souche" des déracinés eux-aussi, des migrants immobiles tandis que le sol se dérobe sous leurs pieds), si la finitude de la planète reporte à jamais les fruits de la mondialisation au-delà de l'horizon (il n'y a pas de terre assez grande pour accueillir la promesse du Global), autant en tirer les conséquences, "il n'y en aura pas pour tout le monde" ; ainsi commence la trahison des élites au milieu des années 70, trahison qui s'en va culminer avec l'élection de Donald Trump qui réussit le tour de force de faire exister politiquement le mirage de ces deux utopies convergeant en une seule.
A rebours de cet attracteur Hors-Sol, Bruno Latour propose un retour à la Terre, pas à la "planète bleue" flottant au dans l'univers infini mais à cette "Zone Critique" de seulement quelques kilomètres d'épaisseur qui nous abrite sur la planète, à cette zone que nous habitons (*), nous, bien sûr, mais aussi tous les autres terrestres, dans des relations d'interdépendance (Bruno Latour parle de processus d'engendrement) que la vision galiléenne  (+)nous masque pour en faire les simples ressources (inépuisables) d'un processus de production. 
Ce petit livre est infiniment précieux.

(*) A propos de l'acte d'habiter, P. Ricoeur écrivait (dans sa préface à La condition de l'homme moderne) « c’est cet acte qui en dernier ressort trace la ligne qui sépare la consommation et l’usage ».
(+) Ceux qui sont à l'aise avec Husserl (Krisis) ou Patocka (Nature vs monde naturel) seront en terrain connu mais l'extension (nécessaire) que Bruno Latour entreprend avec la notion de terrain de vie et la prise en compte des inter-relations entre "tous les êtres" pourra les surprendre.

Leviathan au bocage


  E. Macron, 2018
(source)

Il ne faut pas confondre le retour à la Terre avec le "retour à la terre" de triste mémoire. C'est tout l'enjeu de ce qu'on appelle les Zones à Défendre : la repolitisation de l'appartenance à un sol.

in Bruno Latour, Où atterrir ? Comment s'orienter en politique, La Découverte, 2017


 A. Zvyagintsev, 2014

Alors voilà ... Lev' -- on peut l'appeler Lev', c'est un copain, il est toujours là, derrière vous sinon devant, un peu collant tout de même -- n'est pas content : on s'est moqué ouvertement de lui, et dans un tribunal encore, là où d'ordinaire il prend ses aises pour se laisser flatter. 
Lev' est vexé ; déjà qu'il avait dû renoncer à son bel aéroport tout neuf à cause de quelques cul-terreux (néo- et pas), voilà qu'il doit renoncer à son beau coup de filet antiterroriste qu'il livrait pourtant pré-emballé avec tant de soin.
Bon, bien sûr, Lev' fera appel, c'est un réflexe, mais, en attendant, il s'en va passer sa rage dans le bocage ; comprenez, le désencerclement, cela le détend.
Et même là, on continue à se moquer de lui : dans un saisissant pastiche de poulailler macronien, les pinsons lui chantent "Ord'républicain, Ord'républicain ..." pendant que les crapauds répètent "Etad'droâ, Etad'droâ ...", alors Lev' fait du bruit, démolit deux ou trois trucs qui sont à sa portée mais, patauger dans les rizières, cela ne lui rappelle rien de bon et, de guerre lasse, Lev' décrète triomphalement qu'il a fait tout ce qu'il y avait à faire, à l'unité près (*).
Lev' n'a pas le moral ; même la perspective d'une petite intervention à Tolbiac ne le requinque pas. 


(*) La méthode est universellement réutilisable et directement importée de la bonne gouvernance d'entreprise : on désigne un objectif ambitieux et irréaliste, on définit un plan d'action sur trois ans, on met en œuvre à marche forcée pendant trois ans ; au bout de trois ans, on plante un drapeau là où l'on se trouve et on célèbre le plein succès, peu importe où le drapeau se trouve ... et on recommence, avec un nouvel objectif qui consiste souvent à ramener le drapeau là où il était auparavant mais "en mieux" !
Pour un exemple d'application, voir la récente bordée de missiles : un plein succès !

 

mercredi 4 avril 2018

Rozalia -- Rodion G.A.


Une faille spatio-temporelle assez étroite pour échapper à la Securitate avait permis au 13th Floor Elevator de faire surface à Cluj, au tournant des années 80 :




Si affinités, c'est ici.


A Guide to the Many Sun Ra Albums Now Available on Bandcamp


Spotify entre en Bourse ... profitez-en pour explorer Bandcamp ; pour Sun Ra, c'est par ici.


mardi 3 avril 2018

Jo Ha Kyu -- Gaspar Claus


Rien que du beau monde autour du violoncelliste Gaspar Claus pour ce projet : Eiko Ishibashi (voice,piano), Kazutoki Umezu (bass clarinet), Kakushin Nishihara (voice,satsuma biwa), SachikoM (sine waves), Jim O’Rourke (electric guitar), Kazuki Tomokawa (voice,guitar), Keiji Haino (voice,rudraveena,percussion) et Leonard Eto (taiko).





Gaspar Claus continue cette exploration avec Kakushin Nishihara et Serge Teyssot-Gay, au sein de Kintsugi





Ils étaient dimanche dernier à Kergrist-Moëllou (c'est !), avec Moon Gogo (troublante hybridation de la cithare coréenne geomungo avec la country); tant pis pour ceux qui n'y étaient pas ! Séance de rattrapage au Quartz ce soir.




Kintsugi, un bien beau nom, qui se rapporte à quelque chose comme un tiqqun domestique, à échelle humaine, à mille lieux du hideux "recyclage" qui inscrit la mort au sein même de l'objet.