Chavela Vargas (1919-2012)
Meine Wege aus Sand, der Himmel
über dem Weidengebüsch.
Brunnenholz, fahr hinauf.
Tränk mich mit Erde.
Stundenweit, Lerche , dein Lied,
dem Habicht zu Haüpten.
Wenn dich der Säer hört,
der Schnitter hat dein vergessen.
Blickt ins gest¨rzte Feld,
die Wagen kommen, der Windschrei.
Schöpferin, lehn dich ins Licht.
Sing dir den Mund blaß.
Le puits lituanien
Mes chemins de sable, le ciel
sur les buissons de saule.
Perche du puits, soulève-toi.
Abreuve-moi de terre.
Vaste comme des heures, alouette, ton chant,
plus haut que l'autour.
Quand le semeur t'entend,
le moissonneur t'a oublié.
Voyez, dans le champ renversé
les chars viennent, le cri du vent.
Jeune fille du puits, penche-toi dans la lumière.
Chante à t'en blêmir la bouche.
(in Johannes Bobrowski, Ce qui vit encore,
traduit par Ralph Dutli et Antoine Jaccottet,
Orphée / La Différence, 1993)