(Parce que la paresse n'empêche pas la suite dans les idées ...)
Pour ce qui est des justes récriminations contre mon usage immodéré de la photocopieuse, voir ici, merci.
(traduit par Jacques Lacarrière et Égérie Mavraki in Georges Séféris, Poèmes 1933-1955 suivis de Trois poèmes secrets, Poésie / Gallimard)
Poème de résistance. Kalavryta, Kaisariani, Kedros, Haidari, Distomo, Mesovouno, Chortiatis ... les paroles méprisantes ont le pouvoir de rouvrir les plaies que l'on croyait refermées pour toujours. Pas sûr que la chancelière Merkel, élevée dans une DDR qui pensait avoir évacué définitivement le problème de l'héritage du Reich, soit psychologiquement armée pour saisir combien les mots de ses ministres sont ravageurs.
Dernier poème d'exil aussi : Séféris rentre en Grèce fin 1944 ; il ne la quittera plus en dehors de ses missions dipomatiques (Turquie, Grande-Bretagne).
Exil, "exilé", terme qu'un correspondant inconnu m'a fait revenir en mémoire : wygnanie en polonais (le fait d'être chassé au loin), construit sur gnać (chasser), un terme qui voisine et se contamine dans le dictionnaire avec d'autres vilains verbes en "gn", comme gnębić (opprimer), gnieć (pourrir), gnieść (pressurer), gniewać (fâcher), gnoić (faire pourrir) ... autant de têtes hideuses (ou plutôt morveuses car il y a gnój aussi dans les parages) qui assiègent le fragile gniazdo (nid).