lundi 29 août 2011

La parole -- Pierre Reverdy


(découvert via Le Clown Lyrique)


Si la lumière s'éteint, tu restes seul devant la nuit. Et ce sont tes yeux ouverts qui t'éclairent.

Du jardin, montent des bruits que tu n'écoutes pas. De la rouille des feuilles et des branches, l'eau court jusqu'au matin, et elle change de voix. Et, tout à coup, tu penses au portrait blanc qu'encadre la fenêtre. Mais personne ne passe et ne regarde. Et pas même le vent ne vient troubler les arbres, animer cette immobilité et ce silence où ton esprit blessé se relève et tournoie.