jeudi 6 novembre 2014

Chronique de l'ère mortifère -- Frédéric Baal



Des apophtegmes métacognitifs me viennent aux lèvres... quel bonheur d'expression !... mes discours consubstantiels à leur objet, couplés, sinon à la dimension rhizomatique de l'art processuel, du moins au positionnement dendrologique de ses épiphénomènes, traduisent l'aptitude du sujet à se fantasmer lui-même et à refuser d'hypostasier le fictionnel, tendance qui l'entraîne - sans qu'il néglige l'idiosyncrasie hétéromorphe et les modalités différenciées de l'être - à recueillir le fruir quintessencié du travail continu de son ego, et le réduit, hors des simplifications manichéennes responsables d'une éradication de l'existentiel étrangères à d'éventuelles interférences pathogènes des affects et aux suites toujours à craindre de leur clivage, à fournir les preuves de son infrangible substantialité... par ma foi ! eussé-je dit de la prose postmomiederniste sans que j'en susse rien ?... je ne débite pourtant pas n'importe quoi... je ne suis pas un robinet... la résistance et le radicalisme ont fait leur temps !... l'artiste réfractaire au consensus appartient au passé !... jetons la révolte aux orties et prenons le froc !... quel équilibre chez les postnudernistes !... où perçent à l'occasion le baroque, le kitsch et le rococo... ils planent dans les sphères célestes du nouvel académisme pseudo-moderne... harmonie ! sérénité !réconciliation et inexpression !... la trinité des néoconformistes !... les Trois Mousquetaires aux quatre rapières rouillées !... l'électriquetis du postflamberge-au-vent !... le postalexandredumadernisme !... le plus d'effets visuels possible et le moins possible de matière !...
 
(in Frédéric Baal, Chronique de l'ère mortifère, La Différence, 2014)

Est-il bien nécessaire de préciser que tout ce livre se lit à voix haute, pour la plus grande frayeur de vos voisins ?