dessin de Patrick Chapatte
Oui, je me souviens de la solitude au temps du communisme. L'Occident nous observait avec un intérêt très limité et, surtout, avec la crainte que notre drame, notre tragédie, Dieu nous en garde, pût franchit nos frontières. L'Histoire se répète. Une fois de plus, nous regardons de loin ceux qui désirent changer leur destinée et sacrifient leur vie, et nous n'avons rien à leur offrir. Nous avons peur d'eux, parce qu'ils sont différents. Et nous ne voulons pas qu'ils nous ressemblent, parce qu'alors ils viendront chez nous.
Mémoire impitoyable, refus des échappatoires faciles ; Andrzej Stasiuk, égal à lui-même, dans un article au Neue Zürcher Zeitung (traduit dans Courrier International n°1066).
Pour les polonophones (mais ils connaissent sûrement), le site de Czarne, la maison d'édition que dirige Stasiuk depuis son nid d'aigle (de corbeau serait plus approprié !) des Beskides. Pour les francophones, certains livres de Stasiuk sont disponibles chez Bourgois.