Et, comme le fou criant à Lear chassé par sa fille : "M'n'oncle Lear, m'n'oncle Lear, attends-moi / emmène ta folie !" (Acte 1, sc. 4), c'est ce qu'il convient de dire au fond de soi à ce Dieu de silence et de dépouillement qui erre à travers toute la terre, se blesse au tranchant des jours sombres de l'Histoire, qui va on ne sait où : "Attends-nous, emmène ta folie!"
Tous les justes, les martyrs, les transparents que sont les humbles ardés de sainteté, n'ont jamais dit autre chose : - Attends-nous, emmène tes folles et tes fous sur la trace de tes pas invisibles essaimés dans l'épaisseur du temps comme autant de caresses.
*
* *
"Vint, vint.
Vint une parole, vint,
vint à travers la nuit,
voulut luire,voulut luire."
Et quand bien même la parole resterait à jamais enfouie dans la nuit, ne parviendrait pas à luire, le fait de l'avoir attendue, d'avoir profondément désiré son surgissement, son bruissement, suffit déjà à éclairer cette nuit noire, - d'un halo minuscule, soit, mais porteur d'espérance.
(in Sylvie Germain, Les échos du silence, Desclée de Brouwer (1996))
Tous les justes, les martyrs, les transparents que sont les humbles ardés de sainteté, n'ont jamais dit autre chose : - Attends-nous, emmène tes folles et tes fous sur la trace de tes pas invisibles essaimés dans l'épaisseur du temps comme autant de caresses.
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"Vint, vint.
Vint une parole, vint,
vint à travers la nuit,
voulut luire,voulut luire."
Et quand bien même la parole resterait à jamais enfouie dans la nuit, ne parviendrait pas à luire, le fait de l'avoir attendue, d'avoir profondément désiré son surgissement, son bruissement, suffit déjà à éclairer cette nuit noire, - d'un halo minuscule, soit, mais porteur d'espérance.
(in Sylvie Germain, Les échos du silence, Desclée de Brouwer (1996))
Józef Szajna (qui ça ?)
(Rzeszów 1922 - Warszawa 2008)
Replika (photo de plateau)
source : galerie Piotr Dmochowski
Un livre qui tisse très serré Job, Celan, Simone Weil et Shakespeare ; le livre qui me fit découvrir Etty Hillesum (Une vie bouleversée, Journal 1941-1943, Seuil (1985)).
En écho à l'extrait ci-dessus, à cette image du Dieu-Lear aveuglé et errant, il faudrait retrouver certains poèmes de Jacob Glatstein (Yankev Glatshteyn ; né à Lublin en 1896 (de mémoire "Au mont Sinaï, nous avons reçu la Torah / A Lublin, nous l'avons rendue." ... à Lublin, comprendre à Majdanek), sa famille émigre aux Etats-Unis en 1914 ; il meurt à New York en 1971).
06/05/2011
Retrouvé !
Mais que faisait ce livre entre Ariel (Sylvia Plath) et sa traduction polonaise, là, mystère !