Un intrigant volume chez 10/18 surnageait à l'étal d'un bouquiniste rennais : roman publié en 1966, auteur inconnu au bataillon (misère !), typographie en bataille, préface de Sollers.
Juste les premières lignes :
Juste les premières lignes :
Tu perdras le sommeil au fur que tu perdras la vue. Tandis que tu pénétreras la nuit, tu pénétreras dans la nuit de plus en plus profonde ; ta mémoire, labile déjà, s'amenuisant à mesure que - au sortir d'une longue léthargie - tu prendras conscience de ton état.
(Comment désormais faire le départ du jour et de la nuit ?)
Tu seras là, sur un lit - dans une chambre sans doute. Les yeux écarquillés tu scruteras ce désert sombre --> et l'espace s'élargissant te permettra-t-il d'aller si loin encore que tu ne puisses jamais revenir à toi ?
On feuillette au hasard :
Pour ce qui est des justes récriminations contre mon usage immodéré de la photocopieuse, voir ici, merci.
Pas de doute : on ne laisse pas passer cela à 3€ au milieu d'un tas de vieux romans policiers !
Au final, une sorte d'oratorio somptueux à sept voix (comme les sept couleurs qui devaient à l'origine les désigner, remplacées ici par des variations typographiques) ; très sombre et très drôle à la fois.
Alors on se rencarde ... faites comme moi !
En plus, vous pouvez maintenant le lire dans la version "couleur" éditée par Tristram et vous pouvez même l'écouter (dit par Maurice Roche lui-même) !