jeudi 26 mai 2011

Entertainment ! -- Francesco Masci



Pour ce qui est des justes récriminations contre mon usage immodéré de la photocopieuse, voir ici, merci.


"33. L'amor fati moderne : vivre dans l'attente ou vivre de l'attente, Slavoj Žižek ou Lady Gaga."



A la suite de Superstitions (Allia), extension du domaine de déniaisement par Francesco Masci : une suite bienvenue de coups de pied au cul au ressassement de la "pensée critique" qui déborde ensuite le domaine de la culture comme insurrection vide pour dessiner une topologie désespérante de la domination, discrètement retirée derrière l'écran des événements (distinction bienvenue événement / avènement ; c'est parce que tout circule que rien n'arrive, on n'est jamais loin des simulations de Baudrillard) et dont l'absence omniprésente assure paradoxalement l'efficacité.

Fini les sombres impasses où le pouvoir acculait ses ennemis pour faire usage de sa violence (légitime). Fini les lugubres impasses remplies de foules en attente éclairées à la vague lueur d'une promesse d'avenir radieux. Notre impasse est divertissante : on n'y attend rien ; plus précisément, on y attend rien. On y attend, simplement en jouissant d'un spectacle issu d'une culture-machine dont les deux pôles (inséparables comme les pôles du magnétisme) sont en gros Noam Chomsky d'une part et l'esclave de TF1 de l'autre.

Pour la sortie, ... c'est avec son corps, à travers l'écran.






(disponible chez Allia, 2011)


Voir cet entretien avec Jean-Baptiste Farkas autour de Superstitions.

Pour une définition plus précise de ce que Masci appelle "évènement", voir les premières pages de Superstitions, ici. Sur une thématique très proche, voir aussi De l'argent - La ruine de la politique de Michel Surya chez Payot (2000).