Sur ce thème, deux excellents commentaires du même contributeur sur le blog de Paul Jorion :
Voir aussi ici, et là (où j'emprunte ce qui suit).
Toute cette rhétorique autour de "complice", "responsable" etc me rappelle (sans vouloir pousser trop loin le parallèle) la polémique Arendt - Scholem à propos de la "responsabilité" des Judenräte ("(...) il existait au moins la possibilité de ne faire rien", dixit Arendt ; voir l'article La polémique Scholem/Arendt ou le rapport à la tradition de Michèlle-Irène Brudny dans Raisons Politiques (7), 2002) qui suivit la parution d' Eichmann à Jérusalem (Gallimard, 1966) ; ce qui me ramène à cette polémique, c'est surtout ce qu'en dit Zygmunt Bauman dans Modernité et Holocauste (La fabrique, 2002), la distinction qu'il introduit entre choix rationnel à l'intérieur d'une rationalité imposée et libre choix.
S'il est assez évident que "comme les États ont depuis été kidnappés par des aristocraties hayékiennes de marchands, aucun projet de réforme en profondeur ne peut faire l’économie de se rallier les rentiers." , le niveau minimum du pragmatisme est de renoncer à cet empilement de moralisme péremptoire et de se consacrer un rien au "comment convaincre ?".
Ne serait-ce que parce qu'affirmer hautement "puisque votre pognon va disparaître demain, autant le partager avec les autres maintenant" ne semble pas exactement convaincant et ramène la question sur le terrain du calcul du risque, terrain qu'on cherche précisément à éviter tant il est la chasse gardée des chevaliers de Walras (comme les appelait Gilles Châtelet).
Peut-être commencer par l'empathie (- Empathie ? Avec les rentiers ? Jamais ! - Ben, si ... sinon, pas de conviction ni de ralliement possible, tout simplement.) en revenant au dilemme du refuge / piège décrit par Kafka dans Le terrier (creuser sa tombe comme on creuse son terrier !) qui ne doit pas être loin de la meilleure analyse que je connaisse sur notre Zeitgeist, ce qui n'est pas forcément rassurant, j'en conviens, et déborde largement le seul cas du dilemme des rentiers : il s'agit bien de notre Zeitgeist, à tous.
Toute cette rhétorique autour de "complice", "responsable" etc me rappelle (sans vouloir pousser trop loin le parallèle) la polémique Arendt - Scholem à propos de la "responsabilité" des Judenräte ("(...) il existait au moins la possibilité de ne faire rien", dixit Arendt ; voir l'article La polémique Scholem/Arendt ou le rapport à la tradition de Michèlle-Irène Brudny dans Raisons Politiques (7), 2002) qui suivit la parution d' Eichmann à Jérusalem (Gallimard, 1966) ; ce qui me ramène à cette polémique, c'est surtout ce qu'en dit Zygmunt Bauman dans Modernité et Holocauste (La fabrique, 2002), la distinction qu'il introduit entre choix rationnel à l'intérieur d'une rationalité imposée et libre choix.
S'il est assez évident que "comme les États ont depuis été kidnappés par des aristocraties hayékiennes de marchands, aucun projet de réforme en profondeur ne peut faire l’économie de se rallier les rentiers." , le niveau minimum du pragmatisme est de renoncer à cet empilement de moralisme péremptoire et de se consacrer un rien au "comment convaincre ?".
Ne serait-ce que parce qu'affirmer hautement "puisque votre pognon va disparaître demain, autant le partager avec les autres maintenant" ne semble pas exactement convaincant et ramène la question sur le terrain du calcul du risque, terrain qu'on cherche précisément à éviter tant il est la chasse gardée des chevaliers de Walras (comme les appelait Gilles Châtelet).
Peut-être commencer par l'empathie (- Empathie ? Avec les rentiers ? Jamais ! - Ben, si ... sinon, pas de conviction ni de ralliement possible, tout simplement.) en revenant au dilemme du refuge / piège décrit par Kafka dans Le terrier (creuser sa tombe comme on creuse son terrier !) qui ne doit pas être loin de la meilleure analyse que je connaisse sur notre Zeitgeist, ce qui n'est pas forcément rassurant, j'en conviens, et déborde largement le seul cas du dilemme des rentiers : il s'agit bien de notre Zeitgeist, à tous.