La Jungla, 1943
MoMA, New York
Une race de pillards tourne autour de la Terre
façonnée d'une fusion d'enfer et paradis perdu
maudissant la paresse des saisons
peuples pliés devant l'éternité
au pied de flaches incapables de désirer la mer
leurs cathédrales d'acier canonnent les étoiles
en forgeant des nuages plus noirs que les clochers
les oiseaux enchaînés chantent l'heure des horloges
des guillemets antiques encerclent l'imagination
de grands coeurs en haillons nagent vers la noyade
dans l'espoir de rincer les morves et les lichens
l'aube rouge a dévalé l'azur
l'eau verte a relavé le feu
le feu a levé la voyance
la voyance a dévoilé la chimérie
à présent il faudra oublier les sauvageries anciennes
solder la peau des races et la croix des saisons
une seule nuit de pleine lune anéantit l'orgueil des comédies humaines
et la danse des batouques mènera l'arc-en-ciel en bateau
les seins à l'orée de la source
les lèvres confiantes en la douceur des peaux
il suffira d'improviser la mélodie
en saxophone solo sur les tambours pur-sang
le monde sera une porte ouverte et nous aurons perdu la clé
(in L'invention des désirades et autres poèmes, 2000/2009, Points Gallimard)
maudissant la paresse des saisons
peuples pliés devant l'éternité
au pied de flaches incapables de désirer la mer
leurs cathédrales d'acier canonnent les étoiles
en forgeant des nuages plus noirs que les clochers
les oiseaux enchaînés chantent l'heure des horloges
des guillemets antiques encerclent l'imagination
de grands coeurs en haillons nagent vers la noyade
dans l'espoir de rincer les morves et les lichens
l'aube rouge a dévalé l'azur
l'eau verte a relavé le feu
le feu a levé la voyance
la voyance a dévoilé la chimérie
à présent il faudra oublier les sauvageries anciennes
solder la peau des races et la croix des saisons
une seule nuit de pleine lune anéantit l'orgueil des comédies humaines
et la danse des batouques mènera l'arc-en-ciel en bateau
les seins à l'orée de la source
les lèvres confiantes en la douceur des peaux
il suffira d'improviser la mélodie
en saxophone solo sur les tambours pur-sang
le monde sera une porte ouverte et nous aurons perdu la clé
(in L'invention des désirades et autres poèmes, 2000/2009, Points Gallimard)