mercredi 17 mars 2010

Joe McPhee et Chris Corsano ...


... étaient en concert hier, 16 Mars, aux Instants Chavirés. Public fourni ; ceux qui ne sont pas venus ont raté une belle soirée.

Alto, soprano, trompette (mais pas de ténor, cette fois) pour un parcours qui, entre autres, revisite Old Eyes (dédié à Ornette Coleman), Voices (pour Raymond Boni) et se conclut par une évocation de Daunik Lazro. Trente ans d'improvisation à vol d'oiseau ...

Né en 1975, Chris Corsano ne rêvait sans doute même pas de percussions quand Joe McPhee gravait pour Hat Hut "Old Eyes and Mysteries" avec sa "légion européenne" (plus Milo Fine et Steve Gnitka ; 1979, de mémoire ?).
Mon impression sur son jeu reste mitigée : d'ordinaire, j'apprécie assez peu les batteurs qui installent une série d'objets sur leurs caisses (ici, des bols de métal, un classique, pour le meilleur, ou quelques couteaux, pour le pire) ; le capharnaüm joyeux d'un Gérard Siracusa me renvoie aux ravissements de l'enfance, l' "atelier" de percussions d'un Pierre Favre m'impressionne par sa sévérité et la pureté des sons qui en sortent mais les batteries "préparées" m'ennuient par leur côté péniblement approximatif et le sommet est atteint avec la sempiternelle apparition d'un malheureux archet sensé faire siffler une cymbale à force d'huile de coude. J'ai aussi plutôt tendance à préférer les batteurs "économes" (Dennis Charles ... si le nom ne vous dit rien, essayez de trouver Bangception, Hat MUSICS 3512, duo avec Billy Bang enregistré en 1982 à Willisau ! ), sans que ce soit une règle bien assurée : j'adore Sunny Murray dont le moins qu'on puisse dire est qu'il ne travaille pas vraiment dans l'épure !
Tout cela aurait du me rendre le jeu de Corsano plutôt antipathique, et ce fut effectivement le cas par instants, mais la qualité de son écoute est impressionnante et permet de faire passer au second plan tout ce qui précède. Un batteur virtuose, au style bien trop éloigné de mes gouts pour que je puisse réellement l'apprécier mais qui, par sa qualité d'écoute, ne m'a jamais gâché le plaisir d'entendre Joe McPhee. C'est aussi une sorte de compliment.



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