Yllen |
L'origine des fleurs
On la nomme montagne ;
on ne l'entend pas,
et pourtant elle respire ;
on ne la sent pas,
et pourtant mille fleurs la recouvrent.
En haut elle n'est pas éclairée,
et pourtant le soleil existe.
En bas elle n'est pas obscure,
et pourtant la nuit est tombée.
Elle est sans nom,
sans forme et sans visage.
On ne voit pas sa face.
On ne voit pas son dos.
On nous a désappris à voir.
Les mille fleurs paraissent ensemble,
puis je les vois repartir
chacune vers son origine : le repos.
(extrait de La Terre arrêtée, 1984
in Nadia Tueni, Les Œuvres poétiques complètes
Éditions Dar An-Nahar, 1986)
On la nomme montagne ;
on ne l'entend pas,
et pourtant elle respire ;
on ne la sent pas,
et pourtant mille fleurs la recouvrent.
En haut elle n'est pas éclairée,
et pourtant le soleil existe.
En bas elle n'est pas obscure,
et pourtant la nuit est tombée.
Elle est sans nom,
sans forme et sans visage.
On ne voit pas sa face.
On ne voit pas son dos.
On nous a désappris à voir.
Les mille fleurs paraissent ensemble,
puis je les vois repartir
chacune vers son origine : le repos.
(extrait de La Terre arrêtée, 1984
in Nadia Tueni, Les Œuvres poétiques complètes
Éditions Dar An-Nahar, 1986)
Domenico Rosa,pour Il sole 24 ore
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Au-delà de cette épreuve, au-delà de l’émotion et de la colère, au-delà du besoin de justice, il faut que la société française, ses partis politiques, sa société civile, que nous tous prenions conscience que les fondements de notre pays, ses valeurs et ses traditions sont visés et menacés, que ce n’est pas une dérive de quelques voyous en mal de vengeance, mais c’est une volonté radicale et féroce d’empêcher que des musulmans puissent vivre leur religion en terre laïque, dans le respect des lois de la République, de les isoler et d’en faire les ennemis de la France. C’est pour cela que nous devons tous résister, car nous sommes tous concernés.
Tahar Ben-Jelloul, Le Monde du 08/01/2015