vendredi 30 avril 2010

Poésie polonaise contemporaine -- présentation et traduction par Jacques Donguy Michel Maslowski


Encore quatre extraits de ce volume ; après, j'arrête, sinon je vais le photocopier en entier (sauf Nowak !) ...


Stanisław Grochowiak :





Zbigniew Herbert :





Tadeusz Różewicz :




La traduction des premiers vers est délicate ; je me contenterais de "Carrière, silence / de cathédrale / à l'intérieur", histoire d'être grammaticalement fidèle. "à l'intérieur" peut tout aussi bien se rapporter à ce qui le précède qu'à ce qui le suit.

Aussi, plus loin, je préférerais "collés (...) sur les roches" à "collé (...) un rocher". Le sens paraît quand même plus clair ; au premier degré, il s'agit de chauve-souris !


Finalement, cela donnerait plutôt cela :

Carrière

Carrière, silence
de cathédrale
à l'intérieur
suspendu à la clef de voûte
brillait
le squelette
d'un dieu fossile

au fond
collés avec leur salive
sur les roches
priaient
les bizarres mammifères
métaphysiques


Tout le poème joue explicitement sur la cathédrale comme métaphore de la carrière, sans ambiguïté d'aucune sorte. C'est toute l'art de Różewicz de développer ainsi cette métaphore et qu'au final ce soit la métaphore inverse qui s'impose au lecteur, celle de la cathédrale comme carrière, vide de sens et remplie de fidèles semblables à des chauve-souris. La traduction proposée dans le recueil me paraît aller un peu trop vite vers cette inversion qui, pour être le sens du poème (du moins est-ce ainsi que je le comprends ... une lecture strictement littérale est également recevable), n'est pas "littéralement" dans le poème.


Stanisław Barańczak :








Pour ce qui est des justes récriminations contre mon usage immodéré de la photocopieuse, voir ici, merci.