Sorti l'an dernier aux éditions Allia, ce livre que l'auteur présente comme une poursuite d'entretiens qu'il a pu avoir lors d'un séminaire à Taiwan consacré aux Leçons sur Tchouang-Tseu à l'occasion de la parution de leur traduction chinoise s'adresse à tous ceux qui ont lu et apprécié les Leçons et Etudes sur Tchouang-Tseu, Chine trois fois muette ou Contre François Jullien (excellente recension ici), tous disponibles chez Allia.
Jean-François Billeter prolonge sa pensée autour de la traduction (il est bien malheureux que son essai La traduction vue de près et l' "étude de cas" associée Le faisan de Tchouang-Tseu n'apparaissent que comme des annexes aux Etudes : ces textes mériteraient de dépasser largement le cercle des sinologues et des lecteurs du Tchouang-Tseu, tout comme l'annexe consacrée à l'hypnose (faute d'un terme moins galvaudé)) comme "imagination", précise sa position vis-à-vis d'interprétations classiques qui encombrent forcément les profanes (dont je suis), celle d'une philosophie du ts'i, particulièrement, qui serait inaccessible à l'occidental ou du moins très obscure, revient sur la notion d'événement et l'observation de son émergence dans le sujet et finit par reprendre (voir l'extrait ci-dessous) un dialogue avec Cornelius Castoriadis engagé à la fin de Chine trois fois muette sur le rôle de l'imagination dans l'émergence de points de vue nouveaux capables de faire basculer l'ordre politique.
Pour ce qui est des justes récriminations contre mon usage immodéré de la photocopieuse, voir ici, merci.