"Qui a téléphoné ou envoyé un mail à qui, quand, d’où, pendant combien de temps? Accéder au contenu des télécommunications, c’est bien, mais plutôt encadré, et donc compliqué à obtenir. Accéder au contenant de ces mêmes télécommunications, c’est beaucoup plus facile, et souvent tout aussi parlant.
La preuve : avec 514 813 demandes d’accès en 2009 aux données de trafic conservées par les opérateurs de téléphonie fixe ou mobile, et les fournisseurs d’accès à l’internet, contre 503 437 en 2008, la France est championne d’Europe! Elle occupe la première place pour ce qui est de l’exploitation des “logs“, également nommées “données de trafic“, ou “données de connexion“, encore plus intrusives que ne le sont les désormais célèbres “FaDet” (pour “factures détaillées“). Toutes ces demandes étant faites par des OPJ dans un cadre judiciaire.
Le Royaume-Uni arrive en seconde position, avec 470 222 demandes d’accès, loin devant la Lituanie (85 315), les Pays-Bas (85 000) ou encore l’Espagne (53 578), l’Allemagne n’en dénombrant de son côté “que” 12 684 (pour 81,5 millions d’habitants). Comme le soulignait ce matin Le Canard enchaîné, “en bonne logique, le territoire de nos voisins allemands devrait être livré à la terreur et à la dévastation“."
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Un petit point supplémentaire : pour les opérateurs, répondre à ces exigences légales d'archivage de données suppose un investissement considérable dans le domaine du stockage et du traitement des données "massives" ; un investissement qui va bien au-delà de ce qui était considéré comme utile ou simplement raisonnable il y a encore quelques années en termes de conduite de la relation-client ou des processus de l'entreprise. Ces expertises acquises, ces infrastructures maîtrisées, qui empêchera les opérateurs de les employer à leur bénéfice ? Voir à ce sujet la réflexion de danah boyd et Kate Crawford sur le traitement de données massives : Six Provocations for Big Data.
Un petit point supplémentaire : pour les opérateurs, répondre à ces exigences légales d'archivage de données suppose un investissement considérable dans le domaine du stockage et du traitement des données "massives" ; un investissement qui va bien au-delà de ce qui était considéré comme utile ou simplement raisonnable il y a encore quelques années en termes de conduite de la relation-client ou des processus de l'entreprise. Ces expertises acquises, ces infrastructures maîtrisées, qui empêchera les opérateurs de les employer à leur bénéfice ? Voir à ce sujet la réflexion de danah boyd et Kate Crawford sur le traitement de données massives : Six Provocations for Big Data.