lundi 5 septembre 2011

Le pays enchanté où fleurit Probabilitas realis ...


Alice au pays des merveilles

There is no way, however, in which the individual can avoid the burden of responsibility for his own evaluations. The key cannot be found that will unlock the enchanted garden, wherein, among the fairy-rings and the shrubs of magic wands, beneath the trees laden with monads and noumena, blossom forth the flowers of Probabilitas realis. With these fabulous blooms safely in our buttton-holes we would be spared the necessity of forming opinions, and the heavy loads we bear upon our necks would be rendered superfluous once and for all.

Bruno de Finetti  (1906-1985) in Theory of probability, Wiley (1974-1975), traduction de l'ouvrage paru en 1970 en italien chez Einaudi (à ma connaissance non traduit en français ; traduit en allemand en 1981). 


Un livre qui, en dépit de son titre, commence par:

My thesis, paradoxically, and a little provocatively, but nonetheless genuinely, is simply this :
PROBABILITY DOES NOT EXIST
The abandonment of superstitious beliefs about the existence of the Phlogiston, the Cosmic Ether, Absolute Space and Time, ... or Fairies and Witches was an essential step along the road to scientific thinking. Probability, too, if regarded as something endowed with some kind of objective existence, is no less a misleading misconception, an illusory attempt to exteriorize or materialize our true probabilistic beliefs.



Ce à quoi d'aucuns, dont je suis, plus sensibles à la puissance de feu de l'artillerie russe qu'aux fleurs de rhétorique italiennes préféreront le plus modeste "Hé oui, l'a priori universel existe (Leonid Levin dixit) mais il n'est ni calculable, ni même approximable (Leonid Levin dixit, toujours) ! Faudra faire avec ... ou plutôt sans." 
Et puis, cette approche axiomatique (statistique non probabiliste à la Kolmogorov) a aussi l'avantage de ne pas passer par le "dutch book argument" qui fait de l'argent l'étalon de la croyance et de nous éviter de pénibles prêches comme celui-ci (tout n'y est pas à jeter, en particulier dans la critique de Savage, mais la conclusion est simplement inepte, ou déshonorante, au choix).