samedi 10 octobre 2009

Île en île



Voila un site qui vaut immensément mieux que son sous-titre aux faux-airs de vrp


"un site pour valoriser les ressources informatives et culturelles du monde insulaire francophone"


Il suffit de l'ignorer, cette malheureuse ligne, et c'est la seule à traiter ainsi sur tout ce site, d'ailleurs !

Un exemple pas vraiment au hasard,
la notice consacrée à Ananda Devi qui vient de publier "Le sari vert" chez Gallimard; pas encore lu. "Soupir" (Gallimard, 2002) ... essayez seulement ! "Eve de ses décombres" (Gallimard, 2006) aussi.

J'emprunte ce qui suit à l'excellent article "Entre désir et raison, le choix des comportements" de Nathalie Carré (Notre librairie - Revue des littératures du Sud - N°151)

Dans ce roman ["Soupir", ndlc], la transgression existe, mais, loin d'être brûlante et victorieuse, elle est pétrie d'ignorance, presque ravagée par la malédiction d'un paysage où les désirs sont dans les gorges bâillonnés de misère et de désolation. Lors de la dernière scène de fête (une apocalypse, un renouveau ou un bref souffle de vent sur une terre qui redeviendra aride ?), Patrice l'Éclairé, avec l’aide de quelques compères, prend sa fille née sans jambes, Noëlla :

« Et ça brûle. Ça brûle, ce premier pas en Noëlla. Une marche dans l'aridité, sans réconfort ni semblants. J'entre dans son désert et je le reconnais. C'est la terre Rodrigues, sa roche dure, son absence de racines et d'eau, ses collines chauves et ses lenteurs tourmentées. Son cri de sarment cassé et ses ruines. [...] Il nous fallait accomplir l'impensable dans le noir. Nous, les derniers hommes du passé, les reliques sans avenir, chargés de toutes nos trahisons et de tous nos abandons, il nous fallait nous pencher sur le vide de Noëlla, et l'habiter.

Dans une réalité, nous étions des géants. Nous accomplissions un acte de pureté extrême. Nous nous déchargions de toute honte et nous nous offrions à sa rédemption.

Dans une autre réalité, nous étions quatre vieux soûlards entrés dans leur folie et cherchant une victime qui ne pouvait pas fuir ».


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