Wem es ein Wort nie verschlagen hat,
und ich sage es euch,
wer bloß sich zu helfen weiß
und mit den Worten -
dem ist nicht zu helfen
Über den kurzen Weg nicht
und nicht über den langen.
Einen einzigen Satz haltbar zu machen,
auszuhalten in dem Bimbam von Worten.
Es schreibt diesen Satz keiner,
der nicht unterschreibt.
En vérité
à Anna Akhmatova
Celui qu'un mot jamais n'a pris de court,
et à vous autres je le dis,
celui qui ne sait que s'aider lui-même
et à l'aide des mots --
celui-là il ne faut l'aider.
Ni par le raccourci
ni par le long chemin.
Faire que soit durable une phrase unique,
la maintenir dans le tintamarre de mots.
Ne l'écrit, cette phrase, nul
qui ne la signe.
(1965)
(traduction de François-René Daillie, in Ingeborg Bachmann - Poèmes, Actes Sud)
Ingeborg Bachmann avait rencontré Anna Akhmatova en 1965, à Rome où elle s'installera la même année et restera jusqu'à sa mort en 1973.
Akhmatova apparaît aussi un peu plus tard dans la biographie de Bachmann : en 1967, elle quitte la maison d’édition Piper, après que Klaus Piper a choisi le poète nazi (repenti ?) Hans Baumann (auteur, entre autres, de chansons pour les Hitlerjugend et Bund Deutscher Mädel, son pendant féminin; bon traducteur, au demeurant, mais pas au point d'être incontournable) pour traduire les poèmes d’Anna Akhmatova.
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