lundi 31 août 2009

L'école d'impiété -- Aleksandar Tišma



Quatre nouvelles que Tišma présentait ainsi: "Pour moi, en tant qu'auteur, les nouvelles de L'école d'impiété sont importantes parce que je les ai imaginées toutes les quatre ensemble. Les nouvelles précédentes -- il y en a une dizaine -- me sont venues à la conscience une par une, comme un roman ou un poème. Tandis que j'ai aussitôt vu L'école d'impiété non comme une réunion de textes isolés, mais comme un tout. Je dis bien: j'ai vu, car ce recueil m'est apparu d'abord comme une projection plastique comportant quatre volumes, qu'il serait plus juste de décrire comme des galets: un ovale, un rond, un long et vertical et le dernier étendu horizontalement. Une fois les nouvelles écrites, j'ai constaté qu'elles étaient aussi diverses que leurs modèles plastiques, diverses par le contenu, par le rythme, par le procédé, comme si elles avaient été écrites par quatre mains différentes. Pourtant -- ou précisément pour cette raison -- je considère que c'est mon livre le plus complet, au sens où chaque vie, chaque destin, forme une entité. Aujourd'hui, non seulement "notre main gauche ignore ce que fait la droite", mais il semble que nous ignorions les mains dont nous disposons et ce qu'elles sont capables de faire, de construire comme de détruire. Ainsi quand nous considérons nos vies, chacun de nous ne voit peut-être que quelques galets inégaux et jetés dans le désordre."


A titre d'illustration de la puissance d'évocation de Tišma, les deux dernières pages de la troisième nouvelle, ce galet "long et vertical", la nuit d'insomnie que passe un père sachant sa famille sera anéantie au matin: "La pire des nuits".




(traduction Catherine de Leobardy)


Cela fait presque trente ans que j'ai lu ce livre, sorti en 1981; je ne l'avais pas relu depuis. C'était effectivement inutile; à la relecture, j'en connaissais encore chaque page.


Toujours disponible aux éditions L'Age d'Homme (apparemment dans une nouvelle traduction de Madeleine Stevanov).

Aucun commentaire: