Toujours sur Adam Smith et la "middle conformation" comme source de l'optimalité dans les comportements sociaux; peut-on éclairer cela, du moins pour les physiciens, avec la théorie de la renormalisation dans les gaz de particules en interaction ? Quasi-particule intégrant l'effet du champ des autres particules du gaz tenant lieu de "prudent man" calculateur "optimal" des interactions sociales, renormalisation des énergies ...
Evidemment, ce genre d'image mentale a un intérêt rigoureusement nul pour qui ignore la physique en question ...
Pas vraiment très adapté à première vue, ou plutôt comme cas-limite d'une société composée exclusivement de "prudent men", tous parfaitement conscients des conséquences collective de leurs actes et des répercussions que ces conséquences collectives (le potentiel) auront sur leurs existences individuelles respectives: les électrons se "conforment" exactement au potentiel total.
On pourrait objecter que les électrons ne "veulent" rien mais cette objection ne paraît pas vraiment fondée: que "veulent" les "prudent men" sinon calculer en permanence une sorte d'optimum de Pareto qui couple l'ensemble de leurs devenirs dans une structure collective qui seule a un sens ? En ce sens, le "prudent man" ne "veut" rien ou plutôt, son action est autant le résultat de son vouloir "nu" (ce qu'il souhaite en dehors de toute référence à la société dans laquelle il est plongé) que des interactions se déroulant dans cette société (dont il a une évaluation exacte, ce qui l'amène à modifier son action en fonction de ces interactions et de ces conséquences). En suivant cette comparaison, ce que "veut" l'électron, c'est ce qu'exprime son propagateur nu, mais ce que fait l'électron, c'est ce qu'exprime son propagateur renormalisé via l'équation de Dyson, somme de deux termes dont l'un est le propagateur nu et l'autre la prise en compte de l'ensemble des interactions liées au reste du gaz.
Ainsi, il s'en suivrait que le "prudent man", ce serait l'individu "nu" renormalisé par l'ensemble des interactions sociales (une "quasi-particule"). Pourquoi pas, mais cela s'applique aussi bien à tout individu: le devenir social de tout individu (son "propagateur") dépend de l'ensemble des interactions sociales (ses propres interactions mais aussi les interactions des autres entre eux).
Ce qui manque ici, c'est la notion d' "adéquation" propre aux "prudent men".
Que serait un électron au comportement "inadéquat" ? On pense tout de suite à une impureté (chargée, comme l'électron, mais fixe, qui "refuse" de s'adapter aux fluctuations du gaz) et à la notion d' "écrantage" de l'impureté par le gaz, comme image de l'action "pacificatrice" des "prudent men" autour des autres pour maintenir une société harmonieuse. Et si on suit cela, on peut aussi l'étendre au cas où il y aurait une grande diversité d'impuretés (des comportements divers). Ce qui compte, c'est la force et/ou la portée des interactions.
En superposant l' "image mentale" du gaz d'électrons en interaction à un ensemble d'individus couplés entre eux par des interactions sociales, on récupère quelques intuitions:
Evidemment, ce genre d'image mentale a un intérêt rigoureusement nul pour qui ignore la physique en question ...
Pas vraiment très adapté à première vue, ou plutôt comme cas-limite d'une société composée exclusivement de "prudent men", tous parfaitement conscients des conséquences collective de leurs actes et des répercussions que ces conséquences collectives (le potentiel) auront sur leurs existences individuelles respectives: les électrons se "conforment" exactement au potentiel total.
On pourrait objecter que les électrons ne "veulent" rien mais cette objection ne paraît pas vraiment fondée: que "veulent" les "prudent men" sinon calculer en permanence une sorte d'optimum de Pareto qui couple l'ensemble de leurs devenirs dans une structure collective qui seule a un sens ? En ce sens, le "prudent man" ne "veut" rien ou plutôt, son action est autant le résultat de son vouloir "nu" (ce qu'il souhaite en dehors de toute référence à la société dans laquelle il est plongé) que des interactions se déroulant dans cette société (dont il a une évaluation exacte, ce qui l'amène à modifier son action en fonction de ces interactions et de ces conséquences). En suivant cette comparaison, ce que "veut" l'électron, c'est ce qu'exprime son propagateur nu, mais ce que fait l'électron, c'est ce qu'exprime son propagateur renormalisé via l'équation de Dyson, somme de deux termes dont l'un est le propagateur nu et l'autre la prise en compte de l'ensemble des interactions liées au reste du gaz.
Ainsi, il s'en suivrait que le "prudent man", ce serait l'individu "nu" renormalisé par l'ensemble des interactions sociales (une "quasi-particule"). Pourquoi pas, mais cela s'applique aussi bien à tout individu: le devenir social de tout individu (son "propagateur") dépend de l'ensemble des interactions sociales (ses propres interactions mais aussi les interactions des autres entre eux).
Ce qui manque ici, c'est la notion d' "adéquation" propre aux "prudent men".
Que serait un électron au comportement "inadéquat" ? On pense tout de suite à une impureté (chargée, comme l'électron, mais fixe, qui "refuse" de s'adapter aux fluctuations du gaz) et à la notion d' "écrantage" de l'impureté par le gaz, comme image de l'action "pacificatrice" des "prudent men" autour des autres pour maintenir une société harmonieuse. Et si on suit cela, on peut aussi l'étendre au cas où il y aurait une grande diversité d'impuretés (des comportements divers). Ce qui compte, c'est la force et/ou la portée des interactions.
En superposant l' "image mentale" du gaz d'électrons en interaction à un ensemble d'individus couplés entre eux par des interactions sociales, on récupère quelques intuitions:
- l'image de la quasi-particule (l'individu "habillé" de l'ensemble de ses interactions sociales), et de la différence entre propagateur nu et propagateur renormalisé (équation de Dyson);
- la notion d'écrantage des défauts (l'action du "prudent man");
- un point à creuser sur l'importance de la portée des interactions;
- la notion de mode collectif, c'est-à-dire l'existence de quasi-particules qui ne correspondent à aucune particule prise isolément mais correspondent à des excitations du gaz tout entier (plasmons);
- une image de la "déontologie" de Bentham comme contrôle (par une entité extérieure) des paramètres du potentiel: le déontologue n'agit pas sur les interactions entre individus mais sur les conditions dans lesquelles ces interactions ont lieu de façon à les diriger optimalement. Le "déontologue" benthamien ressemble d'ailleurs beaucoup au "prudent man" d'Adam Smith; il en a en tout cas la caractéristique principale, le calcul exact des conséquences de ses actions, mais là où le "prudent man" agit "dans la société", le déontologue lui agit en quelque sorte à un niveau "méta-social" en ajustant les règles (et non en ajustant son comportement). Amusant de voir ici se dessiner un lien vers le fonctionnement des dispositifs sécuritaires de Foucault où ces deux notions d'ajustement (des comportements et des règles) ne se superposent plus hiérarchiquement mais s'entrecroisent intimement en permanence: "Les dispositifs sécuritaires définiront un cadre assez « lâche » (puisque, précisément, il s’agit de l’action sur des possibles) à l’intérieur duquel, d’une part, l’individu pourra exercer ses « libres » choix sur des possibles déterminés par d’autres et au sein duquel, d’autre part, il sera suffisamment maniable, gouvernable, pour répondre aux aléas des modifications de son milieu, comme le requiert la situation d’innovation permanente de nos sociétés." (Biopolitique/Bioéconomie Maurizio Lazzarato)
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